Origine du concept d’Akasha :
Le mot Akasha vient du sanskrit आकाश (ākāśa), qui signifie littéralement éther, espace ou substance primordiale.
Dans la philosophie indienne (notamment le sāṃkhya, le yoga, et le védisme ancien), l’Akasha est considéré comme le cinquième élément, après la terre, l’eau, le feu et l’air. C’est le support subtil de toute existence, la matrice vibratoire d’où émanent toutes les formes, les pensées et les sons.
Dans les Upanishads et les Védas, Akasha désigne à la fois :
- le substrat universel de la création,
- la dimension invisible où tout est contenu,
- et parfois la conscience absolue (Brahman) elle-même, lorsqu’elle se manifeste sous forme d’espace.
Ainsi, avant d’être une “bibliothèque cosmique”, Akasha est d’abord un principe métaphysique : celui de la mémoire de l’univers.
Les Annales akashiques : la mémoire de l’univers :
Le terme « Annales akashiques » est une traduction moderne et ésotérique apparue au XIXᵉ siècle.
Il vient principalement de la théosophie d’Helena Petrovna Blavatsky (fondatrice de la Société Théosophique, 1875), puis de ses successeurs comme Charles Leadbeater et Annie Besant.
Ils ont interprété l’Akasha comme un plan subtil où seraient enregistrés tous les événements, pensées et émotions de chaque être vivant.
Ce concept a été popularisé ensuite par :
- Rudolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie, qui parlait de « lecture dans la Chronique de l’Akasha » ;
- puis Edgar Cayce, mystique américain du début du XXᵉ siècle, qui affirmait accéder à ces archives dans ses transes médiumniques pour consulter les vies passées de ses patients.
Selon ces courants, les Annales akashiques seraient :
Une sorte de “banque de données” vibratoire où chaque événement, mot, pensée ou émotion est enregistré, dans une trame hors du temps, accessible par la conscience élargie.
Note importante : Helena Petrovna Blavatsky et Rudolph Steiner sont a tord associés au mouvement New Age, alors qu'il n'en est rien. Leur approche est bien antérieure a ce mouvement sans profondeur ni consistance, déformant les anciennes traditions.
Nature et fonctionnement symbolique :
Dans cette perspective, les Annales akashiques ne sont pas un « livre » au sens matériel, mais un champ d’information universel, analogue à ce que la physique moderne appelle parfois le champ quantique ou le champ unifié.
L’Akasha serait :
- un espace de résonance, où tout ce qui a été pensé ou vécu subsiste sous forme d’ondes vibratoires ;
- un champ d’accès spirituel, que certaines âmes peuvent consulter à travers la méditation, le rêve lucide, l’intuition profonde ou les états modifiés de conscience.
Ce n’est donc pas une “bibliothèque” qu’on ouvrirait physiquement, mais une mémoire cosmique accessible sur le plan subtil, par affinité vibratoire.
Parallèles et correspondances traditionnelles :
Le concept d’Akasha a des équivalents dans plusieurs traditions :
Tradition | Concept équivalent | Description |
---|---|---|
Hindouisme / Védanta | Akasha | Éther, espace primordial, conscience vibrante. |
Bouddhisme | Ākāśadhātu | Domaine de l’espace illimité, élément du vide. |
Mystique soufie | Lawh al-Mahfuz | Tablette préservée où sont inscrits tous les décrets divins. |
Kabbale | Sefer HaZikaron | Livre du Souvenir divin. |
Christianisme ésotérique | Livre de Vie | Livre céleste où sont inscrites les âmes et leurs actes. |
Hermétisme / Alchimie | Éther ou Quintessence | Substance universelle liant l’esprit et la matière. |
Ces correspondances montrent que l’idée d’une mémoire universelle ou d’un registre cosmique est universelle, même si chaque culture la décrit selon son langage symbolique.
Une vision contemporaine et critique :
De nos jours, les “lectures akashiques” sont souvent proposées comme pratiques spirituelles ou thérapeutiques.
Elles consistent à se mettre dans un état de réceptivité (méditation, prière, canalisation) pour accéder à des informations censées provenir de cette mémoire universelle.
Cependant :
- Les traditions spirituelles anciennes (hindouisme, bouddhisme, védanta) ne parlaient pas d’archives personnelles au sens moderne, mais d’un champ de conscience universel.
- Les lectures akashiques contemporaines sont donc une interprétation ésotérique occidentale, influencée par la théosophie et le spiritualisme du XIXᵉ siècle.
En résumé :
Aspect | Description synthétique |
---|---|
Origine | Inde védique (Akasha = éther, espace subtil). |
Redéfinition | Théosophie (Blavatsky, Leadbeater, Besant) → notion d’archives universelles. |
Symbolique | Mémoire cosmique, plan de l’esprit, champ vibratoire. |
But spirituel | Accéder à la connaissance universelle, comprendre son karma, ses vies passées, ou l’unité du Tout. |
Réserves | Le concept d’« annales » est une métaphore occidentale tardive, non issue des textes hindous. |